John Keats – Lettres à Fanny

Longtemps hésitant entre la médecine et la poésie, John Keats n’avait guère eu qu’ironie et méfiance pour les choses du sentiment lorsqu’il s’éprit de Fanny Brawne, la fille de ses nouveaux voisins de Hampstead.

De cette liaison difficile, il nous reste trente-sept lettres rédigées au cours des deux dernières années de la vie de l’écrivain, juste avant et pendant la maladie qui devait l’emporter en 1821 à l’âge de vingt-cinq ans. Dans ce qui fut pour Keats un temps d’assombrissement et d’amertume, l’amour devient à la fois révélation et désastre ; le poète trouve dans sa passion la réalisation possible d’un idéal de beauté qui le hantait. C’est-à-dire que l’amour, chez Keats, est autant le double que la limite de la poésie, et c’est pourquoi l’on retrouve dans la trajectoire brisée de cette correspondance, l’une des plus célèbres de la langue anglaise, le goût et l’exigence de l’impossible qui habitèrent toute son oeuvre.