Simon Vouet, étude pour une figure d'Endymion. Dessin, pierre noire, rehauts de craie blanche sur papier brun, vers 1630. © Musée des Beaux-Arts de Rouen.
Cet événement est terminé depuis le 11 février 2019.

L’Art du dessin

En raison de leur fragilité, les œuvres sur papier composent une partie peu visible des collections. Il est d’autant plus nécessaire de rappeler à Rouen la place capitale que le dessin tient dans la création artistique que la richesse de son cabinet d’arts graphiques fait du musée des Beaux-Arts un lieu de référence dans ce domaine.

La présentation d’une exposition consacrée aux dessins anciens du musée fournit l’occasion d’une proposition ambitieuse qui transcende les époques et confronte les approches, pour interroger sur le sens de cette association mystérieuse de l’œil et de la main à l’origine de tout travail graphique. C’est aussi l’occasion de tisser des liens avec de prestigieuses institutions patrimoniales : parallèlement à la rétrospective Jean-Jacques Lequeu (1757-1826), bâtisseur de fantasmes que le musée du Petit Palais à Paris consacre à cet architecte visionnaire, un partenariat exceptionnel noué avec la Bibliothèque nationale de France permet de présenter des œuvres inédites d’une figure encore méconnue des Lumières, née à Rouen au milieu du 18e siècle.

Après l’exposition Trésors de l’ombre. Chefs-d’œuvre du dessin français du 18e siècle (2013-2014), le musée poursuit la mise en valeur de ses collections d’arts graphiques, en s’attachant cette fois aux cent cinquante ans qui précèdent. Avec plus de huit mille dessins, le musée des Beaux-Arts abrite l’un des plus riches cabinets d’arts graphiques en dehors de Paris.

Le 17e siècle français y tient une place centrale, moins par le nombre que par l’exceptionnelle qualité de certaines feuilles qui comptent parmi les plus précieuses de la collection. L’exposition en présente cent vingt, dont beaucoup n’ont jamais été montrées au public, tandis que le catalogue publie et reproduit l’intégralité du fonds français des 16e et 17e siècles. Le musée abrite des chefs-d’œuvre de grands maîtres du dessin, comme Bellange, Callot, Vouet, La Hyre, Le Sueur ou Puget. Enrichi au fil du temps par des donateurs curieux et érudits, il a la chance de conserver aussi des feuilles rarissimes de dessinateurs encore très peu connus, comme Brandin, Mauperché, Le Pautre ou Francart. Quant à Boucher de Bourges, Plattemontagne, De Vuez, ou les Rouennais Saint-Igny et Jouvenet, ils y sont représentés par des ensembles importants où s’apprécient diverses facettes de leur œuvre.

L’exposition offre un panorama foisonnant sur l’art de la période, du règne d’Henri IV à celui du Roi Soleil. Dans un parcours qui rend compte des grandes évolutions stylistiques de l’époque – depuis le maniérisme jusqu’au grand style promu par Le Brun –, elle s’attache aussi à étudier certaines thématiques spécifiques : les dessins en lien avec l’art du portrait, le genre du paysage et la topographie ou les foyers régionaux de la France du Grand Siècle…