L’Institut de France annonce l’ouverture de sa bibliothèque numérique
L’institution du quai de Conti a annoncé l’ouverture de Minerv@, une bibliothèque numérique dont les premiers fonds ajoutés révèlent déjà l’importance des collections de l’Institut de France.
En cette période de confinement, de nombreuses institutions ont mis l’accent sur leurs bibliothèques numériques : la Bibliothèque nationale de France avec la très riche plateforme Gallica ou encore l’Institut national d’histoire de l’art et sa Bibliothèque numérique.
Un nouveau venu, nommé Minerv@ – d’après l’emblème officiel de l’Institut de France représentant le profil droit de la déesse Minerve -, risque fort de se faufiler dans vos favoris tant les premiers fonds rendus disponibles sont passionnants.
Le « Parlement du monde savant »
L’Institut de France est une institution regroupant cinq académies, dont l’Académie française. Située quai de Conti, elle gère des centaines de fondations et attribue prix et subventions dont la plupart sont décernés par l’Institut sur recommandation des académies.
À ce jour, quatre bibliothèques de recherche en dépendent : la bibliothèque de l’Institut ; la bibliothèque Mazarine ; la bibliothèque de la Fondation Dosne-Bibliothèque Thiers et la bibliothèque du musée Condé, à Chantilly.
La correspondance de Condorcet
Le premier fonds mis en ligne est la correspondance du marquis de Condorcet. Mathématicien, homme politique, philosophe des Lumières, Condorcet soutenait l’idée d’une économie libérale, une instruction publique gratuite et égale, un gouvernement constitutionnel et des droits égaux pour les femmes et les personnes de toutes races. C’est l’un des grands représentants du rationalisme des Lumières.
Membre de l’Académie française et de l’Académie royale des sciences, sa correspondance ainsi que les manuscrits de ses travaux sont désormais accessibles sur Minerv@. Profitez-en, son écriture est parfaitement lisible !
Les manuscrits de Léonard de Vinci
Probablement l’un des fonds les plus attendus, les 14 manuscrits scientifiques de Léonard de Vinci, datant de 1487 à 1508, conservés par la Bibliothèque de l’Institut sont désormais numérisés.
Ces manuscrits, à l’origine faisant partie de la collection de la Bibliothèque Ambrosienne de Milan, sont devenus la possession de l’Institut lorsque Napoléon Ier, vainqueur de la première campagne d’Italie, imposa à la Lombardie un tribut de guerre, parmi lesquels on retrouve ces rares manuscrits.
Ainsi, ce sont plus de 2 000 pages rédigées par le génie florentin qui sont disponibles, à portée de clic. Contrairement aux lettres de Condorcet, il faudra s’armer de patience pour déchiffrer l’écriture spéculaire du maître… mais le jeu en vaut la chandelle.
Les collections de la Fondation Dosne-Thiers
En 1833, Adolphe Thiers (1797-1877), qui est encore loin de sa carrière de président, épouse Elisa, la fille aînée d’Alexis Dosne, un agent de change qui acquit une année plus tôt un hôtel particulier situé place Saint-Georges, à Paris. Détruit pendant la Commune, l’hôtel est reconstruit par l’architecte Alfred Aldrophe (1834-1895) – qui s’occupera une dizaine d’années plus tard du mausolée d’Adolphe Thiers.
En 1905, la belle-sœur du défunt président décide de faire don de l’hôtel à l’Institut de France afin « qu’il soit affecté à la création d’une bibliothèque moderne et plus particulièrement d’histoire de France. » On rappelle que c’est entre les murs de cet hôtel qu’Adolphe Thiers se consacra à la rédaction de son Histoire du Consulat et de l’Empire.
Cette bibliothèque conserve environ 156 000 volumes, dont 1 500 titres de périodiques anciens, 30 000 estampes et caricatures, 1 000 dessins et pas moins de 2 357 cartons de manuscrits.
Pour le moment non accessibles, les trésors de cette fondation seront progressivement numérisés sur la plateforme Minerv@ dont le prochain ajout sera consacré aux objets d’art de la Bibliothèque Thiers.
