Le cadre contenant le poème manuscrit tenu par Jean-Jacques Fito. © Reportage C.Schulbaum et Denis Colle / France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

Un poème manuscrit de Victor Hugo retrouvé à Besançon

À Besançon, un poème manuscrit de Victor Hugo vient d’être retrouvé dans une armoire du collège… Victor-Hugo.

Nous l’avons vu à de nombreuses reprises l’année dernière, les bibliothèques regorgent de manuscrits perdus ou simplement oubliés. Celui-ci, dont l’existence est connue par la Bibliothèque de Besançon, a été retrouvé par le personnel de l’établissement, intéressé par une vieille armoire remplie de livres de comptes et autres archives.

C’est alors que l’on met la main sur un cadre poussiéreux. Plein d’émotion, un coup d’œil a suffit pour identifier la signature : Victor Hugo.

« Les Enfants pauvres »

D’après Jean-Jacques Fito, le principal du collège, « on a appris que l’extrait du poème n’est pas inédit. Il s’agit d’un extrait des Voix intérieures, un long poème qui s’appelle Dieu est toujours. » Le poème manuscrit, portant le titre « Les Enfants pauvres », est composé de deux quatrains :

Ah! Voilà surtout ceux que j’aime,
faibles fronts dans l’ombre engloutis.
Parés d’un triple diadème,
innocents, pauvres et petits!

Ils sont meilleurs que nous ne sommes.
Ah! Donnons-leur en même temps,
avec le pain qu’il faut aux hommes,
le baiser qu’il faut aux enfants!

Victor Hugo

Itinéraire d’un manuscrit

Quant à la provenance du poème, celle-ci a été facilement retracée. Victor Hugo qui, rappelons-le est originaire de Besançon, « a accepté d’envoyer cela comme prix pour une tombola en faveur de nécessiteux, semble-t-il, du quartier Saint-Claude. Il avait, peut-être, particulièrement envie de faire plaisir à sa ville natale de Besançon. Le gagnant du prix l’a ensuite cédé et il a été racheté, finalement, pour le collège. »

Cette belle provenance est attestée par deux certificats contrecollés au dos du cadre : le premier atteste qu’en 1868, Victor Hugo offre son poème à une loterie organisée au profit des enfants pauvres de Besançon. Le second indique que l’extrait a été racheté 6 000 francs à un bouquiniste par la coopérative scolaire du lycée Victor Hugo en 1951.

Puis, il semble que c’est par souci de conservation que ce manuscrit encadré à été mis à l’abri dans cette armoire. En effet, selon Henry Ferreira-Lopez, directeur des bibliothèques de Besançon, « des années d’exposition à la lumière l’ont déjà endommagé, il n’est pas en très bon état. En tout cas, il n’y a pas de raisons qu’il quitte le collège. »

Aujourd’hui, le cadre (muni d’une vitre anti-UV) à trouvé sa place sur un mur du bureau du principal où élèves et enseignants peuvent le consulter. Nous comprenons ainsi la « grande émotion » décrite par le principal du collège Victor-Hugo qui est le premier établissement scolaire de France à avoir pris le nom du célèbre poète, le lendemain de ses obsèques en 1885.


J. M. Sultan
J. M. Sultan
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